dimanche 5 septembre 2010

Retour sur la chapelle Nuestra Señora de la Soledad visitée le 21 août 2010



Dans ce genre de texte, qui tient beaucoup du carnet de voyage, ce sont les émotions qui arrivent en premier. Et des émotions, cette chapelle d'El Altillo en donne plein... D'abord, l'étonnement, quand on débouche de l'étroit sentier en escalier coincé entre le pavillon d'accueil et la maison des Pères du Saint-Esprit, et qu'on voit surgir cette flèche pointée vers le ciel. Certains commentateurs de l'architecture ont évoqué la Sainte Trinité à propos de cette église des architectes Enrique de la Mora et Félix Candela. En effet, la paraboloïde est générée par une ligne droite qui se déplace sur deux autres lignes, ces dernières représentant le Père et le Fils, et la première le Saint Esprit, patron de cette communauté religieuse missionnaire.
Une fois à l'intérieur, c'est la lumière qui devient le thème dominant, avec cet immense vitrail qui ouvre littéralement le chœur sur l'infini. La forme même du toit – un paraboloïde hyperbolique utilisé dans tous ses moments par Candela dans les années 1950 et 1960 – concoure à cet élan, les fidèles groupés dans la nef qui se trouve sous la partie la plus basse du toit qui est en même temps la plus massive étant «tirés» vers la Lumière divine. Entre eux et le vitrail, le chœur, occupé par les pères du Saint-Esprit. Ainsi est représentée en dur toute la mécanique chrétienne qui va des fidèles à Dieu, en passant par les intermédiaires et guides que sont les prêtres.


Texte et photos Marc Doré